Quoi?
Paris Saint-Lazare est un pôle d'échanges majeur de la vie quotidienne (450 000 voyageurs / jour) qui a fait l’objet d’une restructuration profonde de ses espaces : le quai transversal, le Passage d’Amsterdam, le « cœur de gare » et le parvis. Le projet de restructuration réorganise les flux de voyageurs dans un grand atrium linéaire, situé sous la verrière du bâtiment historique. Il met en relation les trois niveaux principaux de la gare et offre au visiteur 80 boutiques sur son cheminement de la ville au train.
Pourquoi ?
Le travail des architectes pour "Demain Saint-Lazare" s’est organisé à partir de quelques grands principes qui ont guidé le projet architectural : révéler le bâtiment en valorisant l’architecture d’origine, relier les trois niveaux principaux de la gare (métro, rue, trains) par un même atrium, amener la lumière naturelle jusqu’au métro sous le niveau de la rue, unifier les différents espaces publics. L’éclairage, les matériaux – pierre, bois, verre, métal – la signalétique et l’affichage, le mobilier, sont autant d’éléments qui se sont conjugués pour atteindre l’objectif de rendre accueillants, fonctionnels et confortables pour les voyageurs, comme pour les simples passants ou acheteurs, tous les espaces de la gare. Le sol, depuis les têtes de quais jusqu’aux accès métro et RER, est revêtu d’un granit clair naturel, résistant, pérenne, qui concourt à l’unité et à la luminosité des espaces. La mémoire du lieu, tel que conçu par les architectes Alfred Armand en 1853 et Juste Lisch en 1889, est préservée par l’usage des mêmes matériaux, le verre (transparence et protection), le métal et le bois (expression historique de la légèreté des structures et image contemporaine de la modernité), et enfin la pierre (référence à la construction parisienne des XIXe et XXe siècles) qui a fait l’objet d’un ravalement.
Comment ?
Le chantier en sous-œuvre de trois niveaux, creusé sous la gare, a été mené en 33 mois. C’était un chantier complexe en raison, d’une part de la longueur du bâtiment (200 m), des contraintes techniques et topographiques, mais surtout de l’obligation de n’entraver ni le fonctionnement de la gare et du métro, ni le trafic automobile, ni l’exploitation de la gare. La création d’un passage pour les camions, d’une rue de circulation intérieure, la construction de trois tunnels d’accès et de sortie des passagers au niveau des quais en surplomb des travaux, ont permis au constructeur de maîtriser ces contraintes.
Vocation ?
Les objectifs de transformation de la gare Saint-Lazare englobent les aspects spatiaux, fonctionnels, techniques, de sécurité… Il s’agit d’organiser l’espace entre tous les transports pour faciliter les circulations, de rendre la gare confortable, d’accueillir les voyageurs dans une ambiance urbaine et de qualité, de leur offrir des services et commerces attractifs et performants, d’inscrire la gare davantage comme espace d’échanges avec la ville et les quartiers alentour, tout en respectant et valorisant son superbe patrimoine architectural. Au cœur de la réflexion, se trouve le piéton qui doit trouver dans la gare tout ce dont il a besoin ou envie : les modes de transport de manière lisible, et naturellement sur son chemin, les facilités urbaines du quotidien.
Gain interne pour l’entreprise ?
Les lauréats du concours (Groupement composé du promoteur Spie Batignolles Immobilier, de l’investisseur Klépierre avec sa filiale Ségécé spécialiste des centres commerciaux) ont travaillé en association avec la SNCF et ses maîtres d'œuvre : l'agence des gares de la SNCF, AREP (Jean-Marie Duthilleul, Etienne Tricaud, François Bonnefille, Jean-Louis Salama) et DGla, en organisant des équipes communes dans des locaux partagés. Cette association entre spécialiste des gares et spécialiste des centres commerciaux a permis un croisement des savoir-faire et la réussite du projet.
