Bruno de Latour, journaliste, éditeur et auteur, est à l’origine de la domotique en France en 1984. Il a créé un véritable laboratoire de vie en Normandie : La Maison Numérique Connectée (lien : http://maison-numerique.com/Normande/), plus de 200 objets en situation, du portail du jardin à la cuisine, en passant par la salle de bains.
À l’occasion des journées portes ouvertes organisées les 8, 9 et 10 mai, de nombreux évènements auront lieu autour de ce Living Lab européen qui recevra la visite de nombreuses personnalités, décideurs, chefs d’entreprise et Ministre (le secrétaire d’État chargé du numérique, Cédric O).
Anne-Marie Sargueil : Quelle est votre vision du living lab dans la Maison connectée ?
Bruno de Latour : L’expérimentation grandeur réelle est essentielle pour comprendre, mesurer et appréhender ce qui nous attend dans les 20 prochaines années. C’est la raison pour laquelle nous travaillons depuis 4 ans à la réhabilitation d’un habitat ancien (un Manoir du XVIIIe, ndlr) que nous avons rénové et qui, grâce au numérique et aux objets connectés, reprend vie et apporte des services.
Le Living Lab est le cadre d’une expérimentation unique pour comprendre la vie en 2040. Allons-nous pouvoir nous soigner mieux ? Vivrons-nous dans un habitat plus sain ? Arrivera-t-on à dormir entouré de ces réseaux radio ? Quels services pour les personnes du 4e âge ? Quels bénéfices ?
AMS : Quel écosystème arrivez-vous à mobiliser ?
BDL : Difficile en France de mobiliser les partenaires industriels sur des projets complexes d’avenir. Il faut constamment prouver la viabilité du projet, convaincre et encore convaincre.. Parfois il faut faire ses preuves à l’étranger pour que le retour en France se passe plus facilement. J’entends souvent « c’est bien ce que vous faites, continuez »… et le chef d’entreprise s'en va, pensant que ce simple compliment vous suffira à vivre !
Actuellement le Living Lab « Maison Numérique Connectée » n’a pas encore réussi à convaincre par exemple le milieu bancaire et les fournisseurs d’énergie alors que les économies d’énergie est un sujet majeur pour nous.
AMS : Comment se situe la France dans cette perspective ?
BDL : La France n’est pas en retard. C’est en particulier grâce aux start-up et à un milieu d'entrepreneurs passionnés. Mais il convient d’être extrêmement vigilant et surtout d’aller vite car le temps presse et il faut démontrer rapidement la pertinence du sujet et la compétence de nos ingénieurs.
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