Anne-Marie Sargueil : Vous êtes l’initiative d’un Prix franco-allemand pour les Industries créatives et culturelles, quelles ont été vos motivations et pourquoi avoir ciblé ce secteur en particulier ?
Jérôme Duval-Hamel : L’année 2013 a été marquée par la célébration du 50ème anniversaire du Traité de l’Elysée. A cette occasion, la France et l’Allemagne ont souhaité, dans le cadre du Prix Franco-Allemand, mettre à l’honneur une dimension économique et identitaire particulière : les Industries Créatives et Culturelles. Cette nouvelle distinction s’inscrit dans la volonté de nos deux Etats de valoriser les coopérations francoÂ-allemandes innovantes.
Ce secteur est économiquement déterminant et socialement structurant. Nos Industries Créatives et Culturelles représentent aujourd'hui en France et en Allemagne entre 150 et 200 milliards d’euros et 2 à 3 millions d’emplois. Une telle dynamique s’explique par la complémentarité des deux pays : là où l’Allemagne se distingue par la performance de son industrie, la France rayonne par l’excellence de son savoir-faire.
Cette année, le jury a sélectionné 5 nominés parmi les meilleures initiatives franco-allemandes, de la mode, du design, du livre, du cinéma, du numérique, de la musique, des médias et des commerces culturels. Les 82 projets que nous avons reçus démontrent à quel point cette coopération entre entreprises allemandes et françaises dans le domaine des Industries Créatives et Culturelles est profondément riche et novatrice. Nous récompenserons les lauréats le 2 décembre prochain au pavillon Gabriel.
AMS : En tant qu’universitaire, quel regard portez-vous sur la formation dispensée sur les Industries Créatives et Culturelles, est-elle en adéquation avec les attentes des entreprises ? Quelles pistes d’améliorations pourraient être envisagées ?
JDH : Je pense que nos formations n’exploitent pas encore suffisamment le vivier que constitue l’Université. Soutenir l’esprit entrepreneurial doit faire partie de ses priorités. Sensibiliser les étudiants au monde de l’entreprise est primordial pour susciter des vocations. Les études sont en outre trop souvent cloisonnées et ne permettent pas le développement d’un esprit créatif. J’ai toujours eu le souci de promouvoir la culture auprès de mes étudiants en favorisant des échanges directs avec des professionnels de la création. Le Prix s'inscrit parfaitement dans cette démarche de sensibilisation.